
Je me souviens lorsque j’étais thérapeute psycho-corporelle, c’était il n’y a pas très longtemps…. et je pense que je vais continuer d’en garder des réflexes et compréhensions… je me souviens que je parlais souvent de la Voix du Coeur.
La Voix du Coeur est cette petite voix intérieure qui chuchote en nous, qui jamais ne nous blesse mais toujours est là pour nous soutenir et nous dire ce qui est bon pour nous.
Comment savoir si ce choix est le bon pour moi ?
Comment être sur que j’avance dans la bonne direction ?
Est-ce bien cela qui est fait pour moi ?
En ai-je vraiment envie ?
Ne suis-je pas en train de me tromper ?
Souvent ces questions reviennent dans nos vies comme pour nous permettre de vérifier si le chemin engagé est le bon, si la décision qui va être prise est la bonne.
On dit souvent que le choix du coeur se manifeste parce que tout est simple, fluide, sain, facile. C’est un autoroute qui se présente devant nous.
Il y a bien souvent peu de chances qu’on nous ait enseigné à écouter cette petite voix intérieure. On dit souvent qu’il y a des gens qui arrivent à bien s’écouter, à suivre leurs intuitions et il y en a d’autres que l’on voit peiner, avoir du mal, faire des détours, rebrousser chemin, puis repartir dans le mauvais sens.
C’est souvent dans ces moments là qu’on cherche des réponses à l’extérieur de nous et qu’on peut avoir envie de savoir ce qu’un médium ou une voyante aurait à nous dire.
Il est toujours délicat pour moi de dire à quelqu’un de faire quelque chose ou de ne pas le faire. C’est une posture complexe car derrière il y a la question : suis-je en train de prendre le pouvoir de la personne qui est en face de moi ? suis-je en train de la tromper ? de prendre le contrôle ? alors que c’est à elle seule de retrouver son pouvoir, de saisir les rennes de sa vie, de décider, de choisir, dans son âme et conscience, en faisant preuve de discernement, avec son propre libre arbitre.
La posture du médium pourrait sembler facile notamment lorsque l’information descend et que l’on pourrait dire qu’on n’a qu’à la retransmettre… oui… mais.
Depuis des années où j’ai accompagné des victimes de violences sexuelles, il n’est pas un jour où je ne me suis pas questionnée sur ma pratique professionnelle, ai-je bien fait ceci, ai-je assez dit cela ? en ai-je trop dit ? ai-je trop demandé ? ai-je pris le contrôle ? ai-je suffisamment aidé la personne à se mettre en sécurité ?
Vous me direz peut être que la médiumnité n’a rien à voir avec les violences sexuelles ou la mise en sécurité des victimes. Et je vous répondrai que pour ma part, cela fait partie d’un questionnement intérieur profond. Car dans ce que j’ai pratiqué jusque là mon but a toujours été de rappeler à chaque client.e que :
“il n’y a que vous qui savez ce qui est bon pour vous”
“il n’y a que vous qui puissiez en premier lieu prendre soin de vous”
“il n’y a que vous qui sachiez au fond de vous si vous êtes en train de faire le bon choix”
“vous êtes capable”
“vous savez”
“vous êtes capable de vous protéger”
Dans une récente vidéo, Charlotte Hoefman pose un regard que je trouve très juste sur les thérapeutes mais aussi sur cette part de pouvoir qu’on décide de donner à l’autre notamment dans notre processus de guérison. Je me souviens très bien que sans ma psychologue à un moment donné, sans des repères très clairement énoncés, je n’aurais pas su aller dans la bonne direction. Oui mais voilà, ce n’était pas une médium qui m’accompagnait et même si je pense qu’elle avait un instinct et une intuition bien développée, pour autant, ça n’était pas dans le cadre de la médiumnité qu’elle offrait des conseils, recommandations et transmettait des informations.
Au moment où l’information descend alors que je suis en séance, il y a comme un grand vide. Je n’attends rien. Je laisse venir. Et, c’est dans ce grand vide que des phrases arrivent et que je les transmets. Et, si je n’ai rien, je ne transmets rien.
Souvent, je constate à quel point ces phrases tombent très juste et je m’en étonne moi-même. C’est bien souvent aussi à ce moment là que la petite voix rationnelle de mon esprit débarque pour me dire…. “ho mais comment, tu oses dire ça à cette personne ?” et juste derrière la petite voix de mon coeur qui me rassure et me réchauffe “on ne t’a pas appris cela mais c’est pourtant ce qui est”.
Alors, au milieu de tout ceci, je vous rassure, je n’ai aucun conseil à prodiguer mais je sais que, pour ma part, je vais continuer d’écouter la petite voix de mon coeur et d’aller là où je sens que c’est bon pour moi.