Après avoir subi des violences sexuelles, des blessures de l’intime, c’est comme si tout était très différent.
Il nous est difficile de faire confiance et de nous faire confiance.
Il nous est difficile de ré-habiter notre corps.
On croit que si quelqu’un a blessé notre corps à l’intérieur, quelqu’un d’autre va pouvoir venir le soigner, là, à l’intérieur.
Cette croyance nous amène parfois à vouloir achever l’inachevé en nous. A chercher désespérément le mouvement de vie en nous et peut même nous amener à nous mettre en danger.
Mon chemin de guérison m’a fait comprendre que ce n’était qu’à moi et rien qu’à moi de venir guérir, soulager et apaiser mes blessures intimes.
Personne d’autre que moi ne peut à l’intérieur de moi venir me soulager.
C’est cela la réconciliation après les violences sexuelles. En réalité, il s’agit de faire la paix avec soi-même. D’accepter qu’on a été ou qu’on est encore un champ de bataille dont il va falloir prendre grand soin.
Le temps aide à notre reconstruction. Il nous donne de l’espace pour que doucement nous puissions refleurir.
Et, puis, un beau jour, viendra un autre temps, celui du partage. Celui où on pourra découvrir un partage à deux, de nos corps. A ce moment là, nous saurons que nos parts intimes, masculines et féminines auront été réunies, réconciliées et que nous pourrons nous honorer et honorer la présence de l’autre en notre corps et en notre coeur, en union à notre âme.
La réconciliation après les violences sexuelles est ce moment où l’on est capable de se dire et de ressentir “je m’honore”.